
Chaque jour est la journée du chien

Bien avant que la technologie ne nous aide à garder contact les uns avec les autres, la publication Staff Magazine de BMO a été créé pour tenir les employés au courant des événements professionnels et personnels se passant dans la vie de leurs collègues et amis du vaste réseau de bureaux de la Banque. On y découvrait les promotions, les départs à la retraite, les mariages, les naissances et les décès. Publié à intervalles réguliers tout au long de l’année, le magazine présentait des articles écrits par des employés en service et des retraités de la Banque, au sujet de leurs succursales, de leurs collectivités et de leurs passe-temps, de la voile aux spectacles de marionnettes. En tant qu’archiviste canin résident, il est de mon devoir de signaler que les chiens de la Banque ont également contribué au Staff Magazine!
L’un des articles du numéro de février 1968, intitulé « Chaque jour est la journée du chien » a suscité un échange des plus intéressants. Dans cet article, John Jarvis, qui venait de prendre sa retraite de la succursale principale de Fredericton, décrivait les caractéristiques de trois différentes races de chiens setter : le setter anglais, le setter irlandais et le setter Gordon. Shiner, le setter anglais de l’auteur, occupait une place de choix dans les photos accompagnant l’article. Peu de temps après la publication de ce numéro, Duke Lindsay, un setter Gordon appartenant à un employé d’une succursale de Vancouver, a écrit à la rédaction afin de corriger une erreur dans l’article de M. Jarvis. La lettre a été publiée dans le numéro de juin 1968, accompagnée d’une réponse de Shiner lui-même. Si vous voulez mon avis, ils auraient pu inclure le point de vue d’un terrier de Boston (je vais écrire à la rédaction)!

L’échange a été transcrit pour votre plus grand plaisir…
« Madame,
Je m’appelle Duke Lindsay, de Toketie Point, et je suis un setter Gordon […. ]
Je tiens aujourd’hui à vous exprimer mon désaccord au sujet d’une déclaration de John Jarvis, dans votre numéro de février. Il affirme ceci : “Le setter Gordon a le désavantage d’être de couleur foncée et de petite taille…” Selon la plus haute instance que je connaisse, l’American Kennel Club (le Club canin des États-Unis), je devrais mesurer jusqu’à 2 pouces de plus et peser jusqu’à 5 livres de plus qu’un setter anglais. C’est bel et bien mon cas, et je peux le prouver. La dame qui paie mes factures d’épicerie travaille pour votre banque, à Vancouver, et elle pourra en témoigner.
À part cela, j’ai beaucoup aimé l’article, sauf que M. Jarvis n’a pas mentionné le fait que j’appartiens à la plus ancienne des races de setter, et que même si ma race n’est pas aussi connue que les autres, elle est néanmoins – et je dis cela en toute modestie – la plus jolie.
Sincères salutations,
Lindsay »

« Son Altesse Royale le Duke Lindsay de Toketie Point
Votre Altesse,
[John Jarvis] doit être pardonné de n’avoir jamais rencontré de setter Gordon plus grand que moi, et je ne suis pas un très grand setter anglais. Veuillez lui pardonner son ignorance des normes de l’American Kennel Club, qui, selon lui, ne s’appliquent pas à un chien actif. C’est une chance pour moi, car je ne ressemble même pas à la race de ceux qui défilent dans les concours canins.
[…]
Peu importe, que nous aboyions comme un Écossais, un Irlandais ou un Anglais, tous les setters sont adorables, et auréolé de mon flegme britannique légendaire, je vous ferais remarquer en toute modestie qu’il n’existe pas de chiens d’une plus grande beauté, et certainement aucun doté d’une meilleure personnalité.
Veuillez agréer les traditionnelles salutations d’un battement de queue.
Bien à vous,
Shiner Jarvis. »