Two men reading

De 9 à 5 : les messagers

Photographie de l’extérieur de la succursale de Bowmanville avec des employés de la Banque, dont un portant l’uniforme de messager (à gauche), 1911.

Avant l’avènement d’Internet, qui a permis l’envoi des messages d’un simple clic, la Banque employait des messagers. Ceux-ci occupaient un poste essentiel dans les activités quotidiennes des succursales et des bureaux de la Banque puisqu’ils permettaient de s’assurer que les lettres et les instructions soient acheminées en temps opportun.

Les messagers étaient principalement chargés de livrer des fonds et des documents de nature délicate entre les différents locaux de la Banque. On peut saisir toute l’importance de leurs responsabilités en consultant le livre des Règles et règlements de la Banque de Montréal de 1817, où il est indiqué que le messager « est responsable de toutes les missions qui peuvent lui être confiées, et de toutes les sommes d’argent qu’il perçoit ».

Photographie de l’équipe de hockey des Messenger Boys (composée de messagers provenant de succursales de la région de Montréal), après leur victoire contre la Banque Royale du Canada, Staff Magazine, avril 1934.

Les tâches supplémentaires dont les messagers devaient s’acquitter variaient en fonction de la taille du bureau pour lequel ils travaillaient. Dans les petites succursales, par exemple, les messagers faisaient souvent office de porteurs, et ils veillaient à ce que les locaux demeurent propres et fonctionnels. Dans les succursales plus importantes, en particulier durant les heures de fort achalandage, ils contribuaient bien souvent à aider les clients à améliorer leurs finances, en les dirigeant vers les services appropriés et en les aidant à remplir les documents requis.

En raison des tâches et des responsabilités qu’ils partageaient, les messagers de la Banque ont fini par développer un solide sentiment de camaraderie. La société de messagers Messengers’ Society (parfois appelée « The Friendly Society ») a été fondée en 1925 dans le but de remettre des cadeaux de départ aux messagers qui prenaient leur retraite. Avec le temps, la raison d’être de la société a évolué et a consisté à organiser des visites de réconfort à ses membres atteints d’une maladie. Les plus jeunes messagers ont par ailleurs formé des équipes de hockey et créé des ligues de quilles, qui ont obtenu un vif succès.

Photographie de Gertrude Holzgang dans son uniforme de messagère, vers 1943.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, alors que de nombreux employés masculins étaient enrôlés, de jeunes femmes se sont jointes à la Banque en tant que messagères. En plus de livrer les messages personnellement, elles devaient s’occuper du fonctionnement du système de tubes pneumatiques au sein du Service du courrier de la Banque. En raison de la nature de leur travail, les messagères étaient connues comme étant des jeunes femmes « débordant d’énergie », qu’elles canalisaient fréquemment dans des concours de tricot. Les soirées annuelles des messagères, organisées au siège social de Montréal pour le temps des Fêtes, et au cours desquelles elles chantaient, jouaient de la musique et faisaient des numéros de claquettes, étaient par ailleurs célèbres dans l’ensemble de la Banque.