Two men reading

Un moment de recueillement

Cette année marque le 80e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le conflit le plus mortel de l’histoire de l’humanité. Nous sommes pour la plupart trop jeunes pour nous rappeler la dévastation et les pertes qui se sont produites pendant ce conflit, mais en ce jour du Souvenir, nous prenons un moment pour rendre hommage aux anciens combattants qui ont servi et aux militaires actifs qui continuent à nous défendre.

Après six longues années de guerre et les sacrifices consentis par ceux qui servaient et leur famille au pays, l’annonce sur les ondes de la reddition de l’Allemagne et de la fin proche de la guerre fut accueillie avec une joie teintée de gravité.

Plus de 1 400 employés de BMO ont servi pendant la Deuxième Guerre mondiale. Quatre-vingt-quatre d’entre eux ont consenti le sacrifice ultime et ne sont jamais retournés chez eux. Pendant la guerre, le magazine Staff de BMO a servi de relais aux employés en service à l’étranger pour donner des nouvelles à leurs amis, à leurs collègues et à leurs proches au pays. Les numéros du magazine Staff donnaient régulièrement à lire des lettres et des nouvelles, des réalisations et des avis commémoratifs de ceux qui servaient.

H.D. Suckling Jr., de la succursale de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, qui a servi dans l’artillerie, y a relaté ses souvenirs de l’annonce de la reddition de l’Allemagne. Son témoignage donne un aperçu de cet événement qui a changé le monde et une occasion de penser à ceux qui ont perdu la vie.

« Nous venions de terminer la réduction d’une poche nazie et de la repousser vers la côte à travers l’estuaire de l’Ems depuis Emden pendant les combats pour le port de Delfzijl, lorsque le commandant allemand se rendit sans condition; nous obtînmes également une petite reddition dans le Zuiderzee lors de notre avancée vers le nord après avoir pris Arnhem. Environ trois jours plus tard, nous écoutions la radio dans un grenier à foin lorsque l’émission fut interrompue pour annoncer qu’à 8 h le lendemain matin, le cessez-le-feu serait donné et que les Allemands négociaient une reddition volontaire auprès du général Montgomery. Nous ne nous attendions pas à des nouvelles aussi colossales, alors vous pouvez imaginer notre surprise! Nous nous sommes simplement regardés d’un air vide pendant quelques secondes, puis nous avons machinalement poussé une clameur qui s’est entendue tellement fort que la moitié des troupes à portée d’oreilles s’est précipitée dans la grange pour voir ce qui diable se passait. Nous avons annoncé cette excellente nouvelle à nos camarades. Tout le monde s’est réjoui, puis est retourné vaquer à ses occupations. Cela peut sembler étrange, mais c’était un événement bien trop important pour que nous en prenions toute la mesure, et je dirais que pour plus d’une personne, dont moi-même, nous pensions, à nos moments perdus, à nos camarades du Régiment qui n’en sauraient rien, dont certains reposaient là-bas au sud, en Italie. »

De la part de H.D. Suckling, Jr. de la succursale de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador, artilleur aux 107/8e Batteries de campagne de l’Artillerie royale canadienne, Armée canadienne à l’étranger.