Expositions

Le Service des archives organise, en personne et en ligne, des expositions de nos collections pour raconter l’histoire de BMO. Notre objectif est de vous permettre de mieux comprendre les moments déterminants de notre histoire.

Protéger votre argent

BMO a toujours gardé une longueur d’avance pour protéger ses clients, et ce, depuis sa création, alors qu’on se munissait de chambres fortes pour protéger la monnaie légale, jusqu’à aujourd’hui, où l’on utilise des dispositifs de sécurité biométriques. Voici quelques exemples de façons novatrices dont BMO a veillé à la sécurité financière de ses clients pour leur donner les moyens d’améliorer leurs finances en toute tranquillité d’esprit.

Photographie de l’établissement des services policiers à Montréal, en 1843. Image fournie à titre gracieux par la Section des archives de la Ville de Montréal.

1817 – Les services de police et la Banque

Quatre jours après l’ouverture de la Banque de Montréal, ses dirigeants ont demandé au gouverneur de la ville de poster une sentinelle à ses portes, pour plus de sûreté. Montréal ne possédait pas de forces policières, mais sa garnison était occupée par des soldats anglais. L’année suivante, les autorités municipales adoptaient une résolution visant « l’installation de lampadaires et l’embauche de veilleurs de nuit, au nombre de vingt-quatre, ayant pour tâche d’entretenir les lampadaires et d’assurer des services policiers ».

Miller Chest, c. 1817.

Le coffre Miller

À une époque lointaine, quand la Banque devait transporter des objets de valeur, elle les protégeait au moyen du coffre Miller. Cette boîte noire d’apparence anodine a voyagé dans des endroits dangereux et des contrées désolées : souvent à l’arrière d’une diligence, traînée dans la neige, ballottée à travers les broussailles et la forêt et exposée aux pires conditions du climat du nord-est de l’Amérique du Nord.

En raison de son contenu – l’argent, les trésors et les renseignements importants de la Banque, et des commerçants et clients que celle-ci servait –, le coffre était l’un des objets les plus attendus dans les colonies et les avant-postes militaires, où les espèces étaient rares. Souvent, une bonne partie de la richesse de la communauté se retrouvait dans ces coffres, en vue d’être placée dans des lieux plus sûrs ou investie. Il n’est donc pas étonnant que les voleurs de grand chemin et autres criminels l’aient sans cesse convoité. Le coffre Miller est un rappel très éloquent des difficultés qui ont jalonné les débuts de l’activité bancaire canadienne.

Extrait des mémoires d’Henry Dupuy, vers 1860.

1832 – Ni le vent, ni la neige n’arrêtent le banquier!

Le comptable Henry Dupuy raconte le voyage qu’il a fait en février 1832, comme nouvel employé de la Banque de Montréal, pour transporter une forte somme en pièces de monnaie dans des boîtes et tonnelets, de Kingston à Montréal; le trajet s’est fait en diligence, pendant un blizzard.

Entre Brockville et Cornwall, la diligence a du grimper une côte abrupte et une pièce d’attelage s’est brisée. Henry et le cocher ont donc transporté tout l’argent liquide jusqu’au haut de la côte, avançant avec peine dans la neige qui leur arrivait presque à la ceinture. Ils ont fini par recharger la diligence au haut de la côte et ont pu continuer leur périple.

Voici ce qu’écrit Henry au sujet du cocher : « Il jurait sans arrêt contre ces pièces qui lui donnaient tant de travail; s’il avait été désespéré, l’entreprise aurait été plutôt hasardeuse, mais je n’avais aucune crainte. »

Grâce à ce vaillant employé et à son cocher digne de confiance, l’argent s’est rendu à Montréal en toute sécurité.

Sceau de BMO, XIXe siècle.

Le sceau de la Banque

Dans un monde où il était difficile de se procurer de l’information et de vérifier une réputation, les sceaux étaient des manifestations tangibles de sécurité, de légitimité et de confiance. Ils étaient aussi extrêmement difficiles à contrefaire. Lorsque des gens d’affaires voyaient le sceau de la Banque de Montréal sur un document, ils savaient immédiatement ce que cela signifiait et à qui ils avaient affaire. Il constituait une promesse et une garantie.

Les sceaux étaient, et sont encore souvent, utilisés pour certifier des documents ou des actes officiels de la Banque.

Protectographe, vers 1870.

1870 – Le protectographe

En 1870, le protectographe comptait parmi les moyens dont les banques se servaient pour se protéger et protéger leurs clients contre les faussaires qui contrefaisaient des chèques, des titres, des bons de caisse, des factures, des reçus et d’autres instruments d’échange. Les machines à rédiger les chèques permettaient d’inscrire en relief la valeur nominale d’effets négociables, de sorte que ce montant pouvait être à la fois vu et touché.

En imprimant une marque avant les chiffres indiquant le montant du chèque, la machine en rendait impossible la falsification une fois qu’il était imprimé. La surface ondulée des cachets numériques était pressée dans les fibres du papier, qui absorbait l’encre spéciale. Grâce à cette technique, il était pratiquement impossible d’effacer ou même de faire disparaître chimiquement le montant imprimé.

Le protectographe faisait partie d’une longue série de technologies visant directement à protéger la Banque de Montréal et ses clients de la fraude.

Codes télégraphiques , vers 1910.

La cryptographie victorienne : les codes télégraphiques

Le télégraphe a constitué un aspect vital de la révolution des transports et des communications au 19e siècle. Il annonçait l’abolition des distances et l’accélération de la prise de décision. Il a joué un rôle vital dans la révolution de l’informatique et du contrôle des processus. À l’époque comme de nos jours, pour les institutions financières, l’évolution technologique entraîne une transformation complète.

La transmission de renseignements financiers et de données sensibles par le biais de lignes télégraphiques publiques exigeait un langage codé. Au fil des ans, celui qu’avait créé la Banque a été continuellement actualisé. Ainsi que l’indiquait l’introduction d’un des codes télégraphiques (en 1960), son objectif était « d’occulter le sens des messages et de minimiser les coûts télégraphiques. Les messages importants ou confidentiels devraient être soigneusement codés afin d’en déguiser le sens autant que possible alors que ceux qui ne sont pas aussi secrets devraient l’être principalement par mesure de concision. »

Les codes télégraphiques étaient des documents sensibles de grande valeur; aussi, étaient-ils conservés sous clé dans un coffre confié à la garde du directeur ou du comptable. Durant les heures de bureau, la chaîne de garde était clairement établie et seul le personnel autorisé pouvait consulter ou utiliser le code.

Photographie de la chambre forte de l’ancienne succursale principale de Winnipeg, vers 1920.

1912 – Une chambre forte de trois étages

Construite en 1912 à même les trois étages de notre ancienne succursale principale de Winnipeg, cette chambre forte comportait des cloisons parmi les plus épaisses et les plus sûres jamais fabriquées.

À eux seuls, la porte et le blindage d’acier pesaient 500 000 livres (250 tonnes). La porte extérieure atteignait 47 cm (18,5 pouces) d’épaisseur et pesait 36 000 livres (18 tonnes), tandis que la porte intérieure pesait 20 000 livres (10 tonnes). Les deux portes étaient renforcées d’épaisses couches de corindon à l’épreuve du feu. Les portes étaient verrouillées par 24 pênes de plus de 10 cm (4 pouces) de diamètre en acier massif et chaque porte comportait deux serrures à combinaison. Seuls deux responsables de la banque connaissaient les combinaisons. Les quatre serrures horaires, ainsi que les patrouilles de sécurité et les dispositifs de « protection électrique » assuraient une sécurité accrue.

La chambre forte était divisée en trois sections. Au rez-de-chaussée se trouvait la section où l’on conservait l’argent liquide pour les besoins des opérations courantes. La deuxième section était réservée aux documents et l’on y conservait les grands livres et différents livres de comptes. La section du sous-sol, qui faisait 9,7 mètres (32 pieds) de long, 2,8 mètres (9 pieds et 2 pouces) de large et 2,4 mètres (8 pieds) de haut, abritait la salle des coffrets de sûreté.

Véhicule blindé de la Banque de Montréal portant les armoiries originales, vers les années 1920.

Années 1920 – Les véhicules blindés

L’utilisation des véhicules blindés, assemblés selon des règles strictes, a pris de l’ampleur dans les années 1920. Un de ces véhicules – personnalisé pour la Banque par la société Smith Brothers de Toronto – était décrit comme étant « fabriqué entièrement d’acier renforcé spécial, avec des parois d’épaisseur 3/16, et un toit et un plancher d’épaisseur 12 […] La structure de la carrosserie doit être assemblée avec des cornières et toutes les sections agencées correctement et rivetées solidement. La carrosserie doit comporter des meurtrières, aux endroits demandés par le client, pour permettre de tirer. »

Extrait de l’article du Staff Magazine sur la tentative de vol, juin 1931.

1931 – Des employés héroïques

Dans le numéro de juin 1931 du Staff Magazine, on raconte comment une tentative de vol, à la succursale de Vancouver Heights, a été stoppée par deux employés courageux, soit le directeur F. J. Roche et le caissier G. C. Johnston : « Pendant la nuit, deux bandits ont pénétré dans la succursale en passant par le puits de lumière et se sont cachés dans le bureau du directeur. Ils ont saisi M. Johnston à son arrivée à 9 h et l’ont attaché sur une chaise, et ont fait de même pour M. Roche quelques minutes plus tard, quand il est entré.

Masqués et armés de revolvers, ils ont exigé que M. Roche ouvre le coffre-fort, mais ce dernier leur a dit que cela était impossible, puisque la serrure horaire ne pouvait s’ouvrir avant 10 h. Les menaces et les explications ont continué pendant une heure. À 10 h, M. Roche, libéré de ses liens, fut amené au coffre-fort sous la menace des revolvers et obligé “de l’ouvrir ou de mourir”.
Après avoir retardé les choses en s’emmêlant dans la combinaison, M. Roche a finalement entré les bons chiffres, mais a tiré sur le mauvais levier et la porte ne s’est pas ouverte. Il a dit aux malfaiteurs que, d’après lui, la serrure horaire ne pouvait être déclenchée, et leur a même proposé de vérifier eux-mêmes.

Il était alors passé 10 h, et les clients se pressaient à la porte. Pris de nervosité, les bandits se sont enfuis par l’arrière. On les a ensuite arrêtés et traduits devant les tribunaux.

Les directeurs généraux ont remis une montre en or gravée et un chèque à M. Roche, ainsi qu’un autre chèque à M. Johnston, pour les récompenser d’avoir si bien protégé les biens de la Banque. »

Avis d’offre de récompense pour un vol de banque, 1875.

1924-1950 – Avis de recherche et d’offres de récompense

Au 19e et au 20e siècles, au Canada, la publication d’avis de recherche et d’offres de récompense était le moyen le plus efficace pour lutter contre la criminalité. Les affiches étaient distribuées dans la région où avaient eu lieu un acte de falsification, la fabrication de fausse monnaie ou un vol. Certaines affiches étaient diffusées par la police, tandis que d’autres étaient publiées par les différents bureaux de l’Agence nationale de détectives Pinkerton. L’Association des banquiers canadiens a également joué un rôle de premier plan en offrant des récompenses pour toute information qui mènerait à l’arrestation de voleurs de banque. Entre 1924 et 1950, l’Association a versé 253 203 $ en récompenses.