Histoire de la succursale principale de Montréal de BMO
Apprenez-en plus sur le site de la première banque au Canada.
Musée de BMO
Découvrez l’histoire de nos services bancaires au Musée de BMO, un endroit ouvert au public que l’on peut visiter gratuitement.
Banque de Montréal
Fondée en 1817, la Banque de Montréal, aujourd’hui BMO Groupe financier, est la première banque canadienne. Elle a contribué à la réalisation de nombreux projets qui ont favorisé l’essor du Québec et du Canada, notamment la construction des premiers canaux, télégraphes et chemins de fer, ainsi que du chemin de fer transcontinental du Canadien Pacifique. Elle a participé, en outre, à des projets hydroélectriques d’envergure et au développement des industries énergétique et minière. Nous lui devons la première monnaie canadienne qu’elle a commencé à émettre dès sa fondation jusqu’à la création, en 1935, de la Banque du Canada. Aujourd’hui, BMO est l’une des grandes institutions financières d’Amérique du Nord et maintient une présence importante aux États-Unis ainsi que sur les marchés mondiaux, notamment en Europe et en Asie.
Premiers locaux
La Banque a ouvert ses portes en 1817 dans des locaux loués sur la rue Saint-Paul. Deux ans plus tard, elle s’installait dans un solide bâtiment de pierre qu’elle avait fait construire à l’angle des rues Saint-François-Xavier et Saint-Jacques, à l’emplacement actuel de son siège social. À peine vingt ans plus tard, compte tenu de son expansion rapide, la Banque a dû rechercher des locaux plus spacieux pour abriter sa succursale principale et son siège social.
Emplacement
En 1642, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, près de l’actuelle place d’Armes, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, a fondé la ville de Montréal. C’est à l’endroit même où sa statue est érigée, en face de la succursale principale de Montréal, que de Maisonneuve, à la tête d’un groupe de colons français, a plus tard vaincu une bande de guerriers iroquois qui tentaient de récupérer leurs terres. Une plaque commémorative, qui se trouve sur l’édifice portant le nom de Maisonneuve (105, rue Saint-Jacques), rappelle l’histoire de cette bataille. On retrouve aujourd’hui dans les rues avoisinantes des plaques commémoratives à la mémoire d’autres premiers colons et explorateurs qui y ont vécu, tels Antoine de la Mothe Cadillac, fondateur de Détroit, Daniel Greysolen, sieur du Luth, qui donna son nom à la ville de Duluth au Minnesota, ainsi que Jeanne Mance, Marguerite d’Youville et Marguerite Bourgeoys, qui ont établi au XVIIe et au XVIIIe siècle des hôpitaux et des écoles encore au service de la collectivité de nos jours.
En 1660, Dollard des Ormeaux et ses compagnons ont assisté à la messe à la basilique Notre-Dame de l’autre côté de la place avant de mourir au champ de bataille du Long-Sault en défendant leur ville contre une attaque attendue des Iroquois.
Au XVIIIe et au XIXe siècle, le quartier maintenant connu sous le nom de Vieux-Montréal était un port animé doublé d’un centre d’affaires. C’est sur la rue St. James, ancien nom de la rue Saint-Jacques, que battait le cœur des affaires de toute l’Amérique du Nord britannique. Plusieurs des élégants immeubles de cette rue datent de l’époque victorienne.
Succursale principale de Montréal
La succursale principale de la Banque de Montréal, qui donne sur la place d’Armes au cœur du Vieux-Montréal, compte parmi les édifices les plus remarquables du Canada. La façade néoclassique, demeurée presque intacte depuis sa construction en 1847, offre un saisissant contraste avec la splendeur de l’intérieur, de style Renaissance italienne, conçu en 1901 par le célèbre bureau d’architectes McKim, Mead and White. L’édifice a abrité le siège social de la Banque de Montréal jusqu’en 1960, année où la construction du nouveau siège social, la tour adjacente de 17 étages, s’est terminée. L’emplacement et l’édifice occupent une place de choix dans le patrimoine architectural montréalais de même que dans l’histoire du Canada.

Façade
Les plans retenus pour la succursale principale ont été ceux de l’architecte montréalais John Wells, qui s’était inspiré de l’édifice de la Commercial Bank of Scotland alors en construction à Édimbourg. Certaines particularités distinguent les deux édifices : à Montréal, l’étroitesse du terrain a obligé les architectes à réduire le détail du portique, mais a permis la construction d’un dôme qui, inspiré du Panthéon de Rome, fait contrepoids aux six colonnes corinthiennes du portique.
La construction a été entreprise en 1845 et s’est terminée en 1847. Construit en pierres de la région, l’édifice dégage une impression de solidité et de dignité, à l’image de la Banque elle-même, et a influencé pendant longtemps le style des succursales bancaires partout au Canada. De nombreux architectes tiennent la façade arrière de la rue Saint-Antoine construite durant les rénovations de 1901-1905 pour un chef-d’œuvre. Elle ne possède aucune fenêtre sur une élévation de 5,2 m au-dessus du sol. À partir de cette hauteur, ses imposants pilastres toscans et ses fenêtres protégées de solides grilles rappellent les palais florentins qui logeaient les banquiers de la Renaissance, tout en respectant le style corinthien de la façade plus ancienne donnant sur la place d’Armes.
Dôme
Le dôme d’origine, construit en 1847, a dû être enlevé quelques années plus tard à cause d’un affaissement de la charpente de bois. Le dôme actuel, l’une des réalisations les plus spectaculaires de la rénovation exécutée entre 1901 et 1905, est constitué de tuiles Guastavino reposant sur une charpente d’acier complexe. Il atteint 27 m de haut.
Fronton
Dans la célèbre toile illustrant la place d’Armes réalisée par Krieghoff vers 1853, le fronton de l’édifice de la Banque n’est pas sculpté. C’est en 1859 que la Banque a commandé au sculpteur écossais réputé John Steell les statues formant la scène héroïque qui y figure aujourd’hui. Sa composition symbolise la nation canadienne : les armoiries de la Banque flanquées de deux autochtones sont encadrées par un marin et un colon représentant le commerce et l’agriculture. Réalisée en Écosse, l’œuvre a été installée en 1867 après avoir traversé l’océan Atlantique en pièces détachées par bateau. Elle mesure 15,8 m de long, pèse 25 tonnes et demeure l’une des pièces sculpturales les plus imposantes du Canada
Au centre de l’ouvrage se trouvent les armoiries et la devise de la Banque, Concordia Salus (« La prospérité dans l’harmonie »), qui sont semblables à celles que la Ville de Montréal a commencé à utiliser vers 1833 sous l’administration de son premier maire, Jacques Viger. La Banque a adopté ces armoiries en signe des relations étroites qui l’unissaient à la ville. Elles sont aujourd’hui officiellement enregistrées par la Banque auprès du Windsor Herald, au College of Arms de Londres.

Musée de la Banque
Le musée de la Banque, situé dans le passage reliant la succursale principale au siège social, est ouvert de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi. On peut y admirer une réplique du premier bureau de la Banque, un tableau représentant la rue St. James de l’époque, d’anciens billets de banque, des pièces de monnaie, une collection rare de tirelires mécaniques ainsi que d’autres objets historiques intéressants.
Intérieur
Le visiteur qui pénètre dans la succursale principale de Montréal est immédiatement frappé par la splendeur de l’intérieur, dont les dimensions grandioses et le jeu habile des couleurs et de la lumière offrent un contraste saisissant avec le néoclassicisme austère de l’extérieur. Ce que nous voyons aujourd’hui est le résultat d’un travail colossal de rénovation, réalisé entre 1901 et 1905, visant à agrandir les locaux, alors que l’édifice conçu par John Wells ne suffisait plus à la conduite des affaires du siège social et des opérations de plus en plus florissantes de la succursale principale de Montréal.
À cette fin, la Banque avait retenu les services d’un des plus prestigieux bureaux d’architectes d’Amérique du Nord, soit McKim, Mead and White de New York. Comme le bâtiment original commençait à se détériorer sérieusement, on n’a conservé que les murs extérieurs et on a ajouté une annexe importante à l’arrière, portant les limites du nouvel édifice jusqu’à la rue Saint-Antoine, alors que l’ancien édifice s’arrêtait au milieu du hall le reliant au nouveau. Le plancher de l’aire d’accueil constitue en réalité une passerelle supportée par de lourdes poutres d’acier, qui enjambe la ruelle des Fortifications, un étroit passage public qui traverse tout l’édifice. Il suffit de faire le tour de la Banque par la rue Saint-François-Xavier ou la Côte de la Place-d’Armes pour l’observer.
Les architectes se sont inspirés des magnifiques basiliques Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs, en Italie, dont le style reprenait celui des salles publiques romaines de l’antiquité. L’intérieur se divise, selon le modèle classique, en trois corps architecturaux. Le hall bancaire mesure 52,4 m de longueur sur 25,6 m de largeur et 17 m de hauteur, ce qui a fait dire aux architectes de l’époque qu’il s’agissait « probablement du plus grand édifice bancaire au monde et, du point de vue architectural, du plus majestueux ».
Statue de la Patrie et plaques commémoratives
La statue de la Patrie du sculpteur américain James Earle Fraser, érigée à la mémoire des employés de la Banque qui ont servi au cours de la Première Guerre mondiale, domine le hall central. Cette statue en marbre représente la Victoire tenant ses bras repliés sur une épée couverte de rameaux. Un célèbre critique contemporain a fait remarquer que la déesse semblait méditer « non pas sur la fièvre de la bataille, mais sur le prix de la paix ».
Plus de 2 800 employés de la Banque de Montréal ont servi au cours des deux guerres mondiales. De ce nombre, 314 y ont perdu la vie, 313 y ont été blessés et 40 ont été faits prisonniers de guerre. Plusieurs employés se sont également distingués, 273 d’entre eux ayant été décorés pour leur bravoure. Les noms de ceux qui ont fait l’ultime sacrifice sont inscrits sur le mur est du hall.
Sur le mur ouest sont inscrits les noms des hommes et des femmes qui ont assuré la direction de la Banque au fil des ans. Ces installations ont été respectivement dévoilées lors du centenaire et du bicentenaire de la Banque.

Plaques commémoratives de la Banque des marchands du Canada et de la Banque Molson
On retrouve dans le hall bancaire deux plaques commémoratives en hommage aux employés de la Banque des marchands du Canada et de la Banque Molson qui ont servi au cours de la Première Guerre mondiale. Ces deux institutions financières, autrefois établies sur la rue Saint-Jacques, ont été acquises par la Banque de Montréal en 1922 et en 1925 respectivement. La majorité des employés de ces banques ont alors continué à travailler pour la Banque de Montréal.
Bas-reliefs
On retrouve sur un mur du passage reliant la succursale principale de Montréal au siège social les quatre bas-reliefs qui ornaient la façade du premier édifice de la Banque, érigé à l’angle des rues Saint-François-Xavier et Saint-Jacques en 1819 et démoli pour permettre la construction d’un bureau de poste en 1876. Les quatre panneaux de terre cuite représentant l’agriculture, la navigation, les arts et métiers et le commerce ont été réalisés d’après des croquis de l’artiste John Bacon (1740-1799) datant de 1778. Ces croquis ont servi à Joseph Panzetta et à Thomas Dubbin, respectivement sculpteur principal et concepteur principal de la Coade Stone Factory, pour l’exécution des œuvres.
Édifice de Maisonneuve
L’édifice de Maisonneuve est situé sur le lieu même de la fondation de Ville-Marie. Nommé en l’honneur du fondateur de Montréal, cet édifice a été construit en 1913 par le bureau d’architectes renommé McKim, Mead and White. Rénové en 1983 à un coût de plus de 4 millions de dollars, il s’harmonise fort bien avec la succursale principale de Montréal attenante. Lors de sa restauration en 1984, on a installé des systèmes faisant appel aux techniques de pointe en matière de sécurité et d’économie d’énergie, tout en respectant intégralement le style et l’architecture de cet édifice historique.
L’édifice de Maisonneuve a gagné, en décembre 1985, le prix Orange pour la qualité de sa rénovation qui allait permettre, comme le soulignait alors Sauvons Montréal, de conserver intacte une partie de l’héritage des Montréalais. Un deuxième prix Orange a été décerné en 1988 à la Banque de Montréal pour les importants travaux de réfection de la façade et de la toiture de cuivre du dôme de la succursale principale de Montréal. Ces travaux ont été exécutés selon les règles de l’art tout en conservant le concept architectural original.
Complexe de la Place-d’Armes
En 2007, BMO Groupe financier a consacré plus de 2,6 millions de dollars à l’entretien et à la réfection du complexe de la Place-d’Armes, qui comprend le siège social de 17 étages ainsi que l’édifice de Maisonneuve et la succursale principale de Montréal. La maçonnerie a été entièrement restaurée, les marches d’entrée remplacées et les grilles et fenêtres arrière restaurées. De plus, la corniche supérieure et le fronton décoratif ont été nettoyés conformément aux normes de conservation établies.
Au cours 30 dernières années, la Banque a investi plus de 20 millions de dollars pour restaurer et rénover le complexe de la Place-d’Armes. Ces investissements témoignent de la volonté de la Banque de préserver le patrimoine architectural montréalais. En 1847, le président de la Banque de Montréal, Peter McGill, exprimait ainsi sa vision pour ce nouvel édifice majestueux : « L’édifice, dans son ensemble, fera honneur aux actionnaires – de même qu’à l’architecte et aux artisans qui ont contribué à sa construction. J’espère qu’il ornera notre ville pour de nombreuses générations à venir. »